Des chercheurs de l'université technique du Danemark (DTU) ont utilisé des composants de la console de jeu XBOX 360 pour concevoir une imprimante 3D utilisant le procédé SLA (stéréolithographie). En l'occurrence, ils ont utilisé un composant du capteur optique pour développer une machine de fabrication additive qui peut imprimer à l'échelle nanométrique. Le but de cette démarche était de réduire le coût d'une telle machine en utilisant des pièces moins chères. En effet, le capteur optique de la console ne coûte que quatre euros, contre plus de mille pour la pièce traditionnelle. « Grâce à notre imprimante 3D qui peut imprimer des objets 3D à l'échelle micro et nanométrique, nous sommes en mesure de passer d'une résolution d'impression de plusieurs dizaines de micromètres à des centaines de nanomètres sans avoir recours à des composants spécialisés coûteux. Et nous nous retrouvons également avec une imprimante 3D à l'échelle nanométrique plus simple et plus compacte que les autres systèmes de stéréolithographie », explique Tien-Jen Chang, le doctorant en charge de ce projet.
Ce système a été développé pour être utilisé dans le secteur médical. « Nous pensons que cette technologie peut avoir un impact sur différents domaines de la technologie de la santé. L'objectif initial de la mise au point de notre propre imprimante 3D était de pouvoir imprimer avec une résolution à l'échelle micro/nanométrique pour le développement de notre système d'administration de médicaments par micro-conteneur. Nous n'avons pas trouvé sur le marché un système d'imprimante 3D capable de faire cela. Nous avons donc dû fabriquer notre propre machine », explique le professeur assistant En Te Hwu. Les récipients imprimés grâce à cette machine possèdent un diamètre de la taille d’un cheveu (entre 100 et 300 microns). Le professeur précise qu'en plus d'être intéressant pour le développement de leur projet, ce système pourrait également servir à l'impression de micro-aiguilles indolores pour l'administration transdermique de médicaments. Celui-ci pourrait également être utilisé pour imprimer des structures 3D de culture cellulaire pour des études plus précises de dépistage de drogues ex vivo ou imprimer des micro-dispositifs biocompatibles avec des surfaces nanostructurées qui tuent les bactéries.
L'équipe de chercheur a bon espoir que leur imprimante 3D puisse être commercialisée. « Au final, notre objectif est d'aider les patients à bénéficier de meilleurs diagnostics et traitements, grâce à des diagnostics médicaux plus précis, des médicaments oraux plus efficaces ou de meilleurs patchs cutanés », conclut le professeur associé En Te Hwu.