Aujourd’hui, la pose d’implants dentaires est devenue une intervention courante. En l’espace d’une décennie, les techniques d’implantologie dentaire ont considérablement progressé. Les technologies de numérisation et de fabrication additive ont grandement transformé l’implantologie dentaire. Les cas d’intolérance à une prothèse ou de mauvaise cicatrisation sont rares, mais pas impossibles. Un exemple que nous livre le professeur Mario Kern, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie.
Maladie infectieuse et roue de secours
À l’origine inventés pour faciliter la mastication, les implants dentaires ont énormément évolué au fil du temps, passant d’exigences mécaniques à des souhaits plus biologiques et esthétiques, ils se sont peu à peu rapprochés de l'aspect naturel d’une dent. Grâce à ce changement, la durée de vie et l’aspect esthétique de l'implant dentaire, ainsi que l'élément de liaison entre l'implant et la couronne ont grandement évolué. Mais avec l'augmentation du nombre de patients porteurs d'implants dentaires, certaines infections sont devenues communes. C’est le cas de la péri-implantite, une maladie infectieuse. Celle-ci enflamme la gencive et la structure osseuse autour d'un implant dentaire, provoquant la rétraction des tissus mous autour de l’objet. Petit à petit, le pilier en métal devient visible lorsque le patient montre ses dents. Plusieurs facteurs peuvent causer cette infection tels que la mauvaise santé des tissus mous, la morphologie du patient, mais aussi la conception et la rugosité de l’implant. Pour résoudre ce problème, les dentistes insèrent de la céramique au niveau du métal. Cette solution n'est ni esthétique, ni permanente. Il a donc fallu repenser ce processus.
L'implant hybride EAP
Basé à Hall dans le Tyrol en Autriche, le Professeur Mario Kern, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie dentaire, a inventé et breveté une solution au problème de péri-implantite nommée « Extended Anatomic Platform » (plate-forme anatomique étendue). Le professeur a passé plus de 5 000 heures à élaborer plus de 200 prototypes d’implants dentaires. Il a pris 160 images au microscope électronique et documenté scientifiquement le comportement cellulaire pour pouvoir développer sa solution qui a été brevetée en Europe, au Canada et en Australie.
Par rapport aux implants standards, la solution du Professeur Mario Kern innove par sa forme géométrique différente et originale. La céramique à la base du métal s’intègre dans un récipient qui permet de la positionner beaucoup plus bas sur la pièce. Pour les patients souffrant d'une récession de la gencive, les dentistes peuvent dorénavant simplement enlever du métal, par exemple en limant la pièce, pour laisser apparaître la céramique (voir la vidéo ci-dessous).
Les implants dentaires gagnent encore en naturel : il possède une meilleure fixation des cellules, une plus grande facilité d'utilisation, un attrait esthétique élevé. Il est modifiable et solide. Sur le plan esthétique, l’implant hybride EAP présente des avantages évidents par rapport aux implants traditionnels en titane. Le rebord est réalisé entièrement en céramique et des modifications supplémentaires sont possibles après la fabrication de la pièce. Le joint collé de l'implant hybride peut être facilement et rapidement déplacé par voie coronaire en fonction du modèle. Il garantit une meilleure réduction des effets cytotoxiques du joint de colle. Il offre une plus grande surface qui garantie également une fixation solide des cellules. Dans les anciens implants, le joint collé empêchait la fixation des cellules et le développement des hémidesmosomes. Cette solution offre à la fois un attrait esthétique unique et élimine le problème de la colle résiduelle. Aucune autre base adhésive hybride ne peut combiner ces deux facteurs clés.

Les avantages de la fabrication additive
Les structures à paroi mince des implants ne peuvent pas être fabriquées à l'aide des techniques de fraisage conventionnelles. Dès 2017, le professeur Mario Kern a donc commencé à utiliser la fabrication additive. Il utilise notamment le procédé de fusion sélective par laser (SLM) à partir une imprimante 3D Concept Laser Mlab cusing 200R et du logiciel Follow-Me hyperDENT. Il couple le procédé d'impression 3D avec un travail de fraisage sur une machine Georg-Fischer.
En plus de fabriquer des prothèses dentaires aux formes complexes et personnalisées, le professeur Mario Kern a pu constater d’autres avantages de la fabrication additive dont une économie de matière d'environ 85 % par rapport au simple fraisage avec la possibilité de réutiliser la poudre non fondue et un gain de temps de production de 50 % par rapport à la coulée sous vide. « Le procédé hybride dentaire permet une production économique de mon implant avec la plus grande précision. Avec son expertise dentaire et ses solutions techniques, GE Additive a été le partenaire idéal pour mon entreprise. Cette solution allie les avantages de la fabrication additive à la technologie soustractive, pour obtenir le meilleur des deux mondes de fabrication, ce qui signifie un processus de production rapide et économique », a déclaré le professeur Kern.
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